Il y avait 5 cinémas dans le quartier. Le Palace St-Lazare, le Colisée, démolis pour construction de logements sociaux, fermés pendant longtemps avec dégradation lente avant la fin. Le palace possédait l'écran panoramique le plus grand de la ville, quant au Colisée, il y avait des peintures murales de soldats américains et de jeunes filles dansant le swing. Le National (le "nàtio" pour les cacous du quartier (ndlr)) est devenu une supérette, ensuite un magasin Schleker. Quand je rentre dans ce magasin ,que de souvenirs refont surface! Le Gyptis et le Chic . Nous n'y allions pas souvent, étant plus loin. Le Gyptis est devenu un théâtre d'avant garde, entouré d'immeubles plus ou moins douteux, le Chic un magasin qui vend de la viande "Perso" Les soirs de sortie, nous partions
en bande. Du fond de l'impasse, Annie, Marcelle, Lucie, Fernande
leur mère Carmen, Aimé, Noël, parfois sa soeur
Jeannette, Jean, les soeurs Ivanes:Jeanine et Denise. S'y ajoutaient
quelques fois, Emma, de la rue Monte au ciel, Marie et Fernand.
Au St Lazare , je me souviens qu'un seul faisait la queue pour prende les billets: 10,12 places. Le contrôleur nous faisait mettre en rang et nous disait combien vous êtes la communale? Il nous comptait .Je joignais les deux mains pour reprendre la partie restante des billets:un "moulon". Il fallait voir la figure des gens
lorsque nous arrivions. Etant si nombreux, on faisait du bruit
même en faisant attention. Sitôt le film commencé,
c'était le calme plat. A la sortie , il y avait tellement
d'affluence, que dans la cohue on s'éloignait les uns
des autres. Alors on se rapprochait d'Aimé qui, très
grand, dépasssait de la foule et on se retrouvait en groupe. Je sais que tous les copains pensent
toujours à l'Impasse et temps heureux de notre enfance
et de notre jeunesse, du quartier tel qu'il était puisque
presque tous en sont partis au moment des travaux de l'autoroute.Mais
moi qui suis restée, je l'ai vu se dégrader progressivement
pendant 30 ans et voir ces derniers temps les derniers immeubles
devenir des taudis envahis par une faune plutôt inquiétante. Vous les copains, je ne vous oublierai jamais ...comme chantait la môme aux couettes Sheila
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