"Nostalgie des copains d'abord"
Suite et fin
par Ange Guarnieri

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           LES COPAINS D'ABORD II
Je vous ai présenté dans le premier épisode , les copains de mon enfance , de mon adolescence. Comme le dit si bien Jean ,la prouesse de l'écriture nous ramène vers ce passé qui reste ainsi dans notre mémoire.
Savoir aussi reconnaître nos erreurs d'enfant qui étaient aussi peut- être ,un peu les défauts de nos parents .

L'impasse junot c'était la rue , la liberté , les jeux , les bêtises , on n'est pas devenue délinquant pour autant , adultes nous avons repris les rangs et dans la majorité des cas , tous, on a eu de bonnes situations et certains, même , avec de très faibles bagages je peux le confirmer .

Mais poursuivons notre aventure , le point de ralliement de tous ces joyeux lurons, se tenait devant le portail de la famille Yvanes et de Mme Tyran ,femme au regard très austère et qui n'aimait pas beaucoup que l'on vienne chahuter aux abords de son portail dont les marches très larges nous servaient de banc . Il n'était pas rare de sa part de nous jeter une bassine d'eau pour nous faire dégager le terrain , ce qui lui a valu un jour les foudres de ma mère qui n'avait ni l'art du dialogue ni de la concertation.
     Au fond de l''impasse il y avait une bouche d'eau , qui servait au cantonnier pour nettoyer les ruisseaux , On ne pouvait en principe l'ouvrir qu'avec un clef en Y que lui seul possédait. Qu'à cela ne tienne on avait trouvé le moyen avec une clef à mollette d'ouvrir la vanne , et l'été par forte chaleur, le système consistait à s'asperger l'un après l'autre en mettant un pied à la sortie du débit d'eau ,ce qui faisait jaillir une grande gerbe en forme de pluie , Une douche à ciel ouvert en quelques sorte, Certains étaient en maillot ou en slip ,ce qui n'était pas du goût de tout le monde.Dans l'impasse il y avait les pour et les contre: cela pouvait engendrer quelques disputes aussi. Mais c'était notre piscine à nous , On n'allait pas souvent à la mer faute de moyens de transport. Quelques fois le dimanche, avec nos parents on prenait le bus jusqu'à l'Estaque puis on marchait bien une demi heure , chargés comme des mulets pour arriver sur la plage de Corbières.


Au ba!uuu !!!!pour ceux qui se rappellent ce cri de guerre , cela voulait dire à l'attaque ,et que nos ennemis c'est à dire les jeunes du quartier de la Villette , qui se situait juste au dessus de l'impasse du côté des décombres.Ils venaient fréquemment se battre avec nous.Et oui! La "guéguerre "des quartier existait déjà à l'époque , avec moins de violence peut-être , mais tout aussi dangereuse.Etant tous armés de lance pierre il y eut quelques blessés , Recevoir une pierre dans l 'œil ou dans la tête cela pouvait entrainer des conséquences plus ou moins graves , mais il fallait défendre notre territoire.Pas question de se laisser envahir par des jeunes d'un quartier différent. Toutes les guerres sont enfantines et livrées par des enfants,un chien aboie et la meute suit.
Nos jeux étaient plus ou moins différents. instructifs , physiques , débiles ,voir même dangereux. Il n était pas rare d'en voir quelques uns ,dans le platre.Le record c'était bien sur notre ami Claude Camandone ,un vrai casse cou! Je venais de suite derrière,en numéro deux ,Un jour faisant du patin à roulette avec Claude ,il avait trouvé un moyen d'aller un peu plus vite: s'attacher avec une corde derrière la 4 CV d'un des frères Pastore, Millo ,et nous voilà partis dans la descente de l'impasse .Le problème c'est qu'on avait pris plus de vitesse que la voiture ,et bien sur on s'est placardé a l'arrière du véhicule de plein front. Total 2 bras et une jambe cassés à se partager pour le plus grand bonheur de nos parents.
Il y avait des jours calmes où on se réunissait dans la cour où habitait Fernande Malsang.C'était surtout des jeux d'adresse , billes ,osselets ,cartes , pas de console vidéo ni de game boy.Tout était composé sur place au grand air . Avec l'aide de nos ainés nous frabiquions des cerfs-volants ,(Cela me rappelle un film "le bonheur et dans le pré").Pour nous le bonheur était dans la rue.

Il nous était interdit de sortir de l'impasse sauf pour des cas exceptionnels.Par exemple faire quelques courses pour nos parents à l épicier du coin , mais il nous arrivait plus souvent encore,de partir tout un après midi en expédition l'équipe au complet , vers les quartiers de la Belle de mai , St lazare , ou le Bd national. Le retour posait plus de problèmes. A peine arrivés au début de l'impasse, on entendait le concerto des appels de nos parents au travers des fenêtres, ( le téléphone mobile de l'époque:t'étais où? ) les punitions étaient variables selon les familles.Pour certains une brimade avec privation de sortie , pour d'autres quelques calottes ,pour moi c'était le manche à balai car ma mère avait mal aux mains à force de taper , je ne sentais plus les coups!Je ne lui en ai jamais voulu. Faut dire que pour les bêtises j'avais un sacré palmarès.
  
Il nous arrivait fréquemment ,avec Daniel Yvanes , et Alain Giannotti , de passer par le N° 12 un passage qui se trouvait en face le marchand de vin .(Lire la description du lieu)
On descendait l'escalier qui donnait sur le Bd National et par l'œil de bœuf qui se trouvait à mi chemin de l'escalier , on tirait de petites pierres sur les passants ,et voir leur têtes en l'air cherchant d'où venait les projectiles, nous faisait hurler de rire. Si on était repéré ,il fallait vite remonter en courant en priant le ciel pour que la grille du passage ne soit pas fermée.

  Voilà mon enfance les jeux ,les bêtises ,les copains ,Le 18 de L'impasse Junot où je suis né ,et que je n'ai jamais oublié.

Les souvenirs,c'est ce qu'on peut amener de plus beau dans l'éternité

Nos ainés ...je pense d'abord à mes frères :Noël ,et Aimé (décédés ) puis Gaby Callegeon,Victor Camandone ,Michel Alliaga (décédé ),Milllo , Billy , Alexandre Pastore , Armand ,René Yvanes (j'en oublie peut- être ).

Jean Santelli, sans lequel ce livre d'or n'aurait pu voir le jour , qui a su procurer un miroir dans lequel l'autre peut comtempler son image d'autrefois qui sans l'éternel récit de souvenirs entre copains ,se serait effacer depuis longtemps.
A cette époque ,que je me souvienne , Jean avait déjà le profil de l'enseignant .Il n'était pas rare de le voir se joindre à nous pour écouter un peu nos bêtises , ou autres ,nous donner des conseils , mais il y avait des limites à ne pas dépasser.Les moqueries les débilités ne passaient pas bien du tout ,et bien souvent gentiment, la riposte verbale nous ramenait vite à la raison ,j'en ai gardé quelques leçons.

 

C'étaient pas des Anges non plus
l'Evangile,ils l'avaient pas lu
Mais ils s'aimaient toutes voiles dehors
Les copains d'abord
Daniel ou Claude et compagnie
C'était leur seule litanie
Leur credo leur confiteor
Aux copains d'abord.

 



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