Au temps des communions solennelles
(Fernande)

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Fernande et Ange -1958 (?)

Du plus loin que je me souvienne,les meilleures années de ma vie sont celles que j'ai passées à l'impasse Junot. La jeunesse, l'insouciance,les amis d'enfance:Ange,Jeanine,Mélie,Anna,Daniel,René,Gérard,Alain Paul(Popol) qui malheureusement est mort très jeune (en 1966: à 20 ans)et tous les autres avec lesquels on faisait les pires bêtises(jamais bien graves). Et tous ces souvenirs sont enfouis sous un tas de ciment!
Notre lieu de prédilection était "les décombres"qui se situaient en haut de l'impasse. Ce lieu devait son nom au bombardement du 27 mai 1944.Une bombe avait détruit les maisons des N° 21 et 23 qui n'avaient jamais été reconstruites et dont "les décombres" tranformés à la longue en terrain vague servaient de terrain de jeux à la jeunesse de l'impasse .
Que de bons souvenirs!Et si les pierres pouvaient parler (car ce lieu existe toujours),elle raconteraient l'histoire des cabanes, des jeux de pistes, et de cache cache les soirs d'été. L'histoire de jeunes de quartiers de l'ancien temps, sains et sans arrière-pensées.

Le jeudi, quand les parents avaient quelques sous,on allait au cinéma du quartier, chose qui pour moi n'était pas facile car ma mère n'aimait pas que je sorte de l'impasse.. Mais il y avait ma marraine que je soudoyais et après avoir bien pleuré elle sortait de son petit porte- monnaie l'argent tant attendu et nous partions avec les amis au "national" notre cinéma préféré où nous rejoignions d'autres amis: Jean Gachet, Jean Raffi et d'autres dont je ne me souviens plus des noms.
C'est à l'impasse Junot que j'ai fait ma pemière communion avec Jeanine et Mélie: un jour merveilleux. (D'ailleurs on le chantait avant que les cantiques ne changent:Ô jour heureux pour moi...)
Nous étions partis du patronage (qui malheureusement a été détruit à cause de cette maudite passerelle(l'autoroute dite "pénétrante"!) .Tout St Mauront était en fête. L'entrée de l'église comportait un grand tapis rouge. les garçons marchaient devant et les filles derrière. Chacun et chacune tenant un cierge. Les garçons arboraient pour la première fois un pantalon"long" comme les hommes (au lieu du pantalon court ou de golf) A leur bras était posé un brassard de soie ou de satin orné de broderies.Les filles avec leur voile blanc et leur couronne ressemblaient à de jolies jeunes mariées.

Après la cérémonie toute la famille était conviée à un grand repas terminé comme pour les baptêmes et les mariages par une pièce montée au sommet de laquelle trônait le personnage du communiant ou de la communiante. Merveilleux souvenirs!

Merveilleux souvenirs aussi ces fêtes du 14 juillet.Je me souviens même d'une année où ma soeur Lucie, pourtant habituellemnt si timide ,avait chanté avec son amie Christiane sur une estrade montée par les garçons.

Temps révolus, remplacés depuis par la Sorcière TELE ,et ces antres du diable que sont les discothèques aux sonos abrutissantes.

Une chose est certaine:penser à tous ces bons moments me fait ressentir quelque chose qui ressemble beacoup à ces bonheurs ressentis dans ces moments là. Par delà les temps, les modes et les techniques ils vivront tant que ceux qui les ont connus seront en vie et personne ne pourra les détruire.Jamais.