Boulevard national
, pas très loin de la rue Guérin ( Rue J. Cristofol
actuellement) à
côté de la librairie papèterie et de la caisse
d'épargne, se trouvait un petit commerce qui, comme les
précédents, a totalement disparu: le marchand
de lait . Même
pas le crémier, non, juste le marchand de lait . Il ne
vendait que ça. Ce lait, frais, et cru, ne pouvait pas
se conserver longtemps. Dès son achat, il fallait le faire
bouillir d'autant plus vite que peu de maisons possédaient
un réfrigérateur. Mais même avec ce "dernier
mot du progrès" il devait se consommer dans les 24
h. Ce qui fait que c'était un achat quotidien ,comme la
flûte de pain.
" Tu prendras le pain et le lait" était une phrase
aussi courante que "bonjour" .
Personne chez moi, et dans mon entourage n'a jamais été
malade à cause de la consommation de ce lait entier venant
directement de la ferme sans intermédiaire, pourtant ...
que de reproches n'a-t-on pas fait à ce lait cru ! Et puis
...le lait "pasteurisé, aseptisé,dégraissé,
bref le lait en conserve, avait tant d'avantages pour les familles
dont les deux parents travaillaient,et où la maman n'avait
plus le temps nécessaire pour faire au quotidien des petites
courses, que petit à petit ,ce commerce a disparu ,victime
des règlements et de la désaffection des consommateurs.
Pendant la guerre je me souviens que le laitier passait le matin
avec ses bidons alignés sur le plateau d'une charrette
tirée par un beau percheron. Il fallait présenter
des tickets d'alimentation car il y avait le rationnement et on
n'avait droit qu'à une certaine quantité suivant
qu'on était J1, J2 ou J3...
J'ai de sacrés souvenirs qui se rattachent à ce
service que ma mère me demandait: aller chercher le lait...
surtout au temps des premières amours ... Mais passons
vite ! Secret défense!!
Plus tard il y aura la glorieuse Rétinette de chez Kodack avec son célèbre format 24x36 J'ai bavé d'envie devant la vitrine des magasins de la rue paradis .