Les tourne-disques ou pick-up dans les années 50-60

Ce matin je roulais à vélo sur la route des Termes. Dans mon oreille droite je pouvais entendre mes chansons préférées. Aucun fil ne reliait mon oreillette à mon téléphone portable, et son lecteur MP3. Miracle du bluetooth. Et je me suis surpris à penser à une conversation que j'avais eu quelques jours auparavant avec Jeannette une amie d'enfance .

- Tu te souviens quand je descendais chez toi (elle habitait l'étage au dessus du mien) pour écouter les disques sur ton "pick-up"? Ah! J'adorais entendre "Sur ma vie " par Charles Aznavour. j'étais folle de cette chanson.
- Moi je me souviens que chez toi on pouvait aussi écouter des chansons . Et en particulier ,lorsque j'entends l'air du film de Hitchcok : l'homme qui en savait trop" :Che serà serà , je m'y revois comme si c'était hier .

Nous sommes en 1955, les postes à transistors arrivent à peine sur le marché.Ils pèsent environ 1kg et coûte une petite fortune pour des jeunes et les familles modestes. Tout va très vite évoluer et quelques années plus tard ce sera le "temps des copains". Mais pour l'heure un éléctrophone ou un pick up reste l'apanage des maisons où on côtoie un peu le modernisme. Encore faut-il aussi avoir les moyens de se l'offrir. Un peu comme de nos jours avec les écrans plats ou autre média.
Alors nous allions les uns chez les autres écouter ce que la radio nous faisait entendre et aimer . Chez moi, c'était Aznavour Becaud, Brel . Brassens était encore considéré comme peu recommandable à cause de ses "gros mots". C'est Gaby qui m'a fait écouter la plupart de ses premières chansons.
Et nous étions là, un peu béat de plaisir nostalgique une fois encore en nous remémorant ces petits bonheurs.

Mais expliquons un peu tout ça pour ceux qui n'ont pas connu cette époque et rappelons les choses pour les jeunes septuagénaires et plus .

Le "pick-up d'abord . C'était quoi ? De nos jours si vous tapez ce mot sur google, il vous apparait une série de véhicules plus ou moins monstrueux. En ce temps là, les pick-up étaient des tourne disques liés à des postes de radio. Ils utilisaient l'ampli de celui-ci pour faire écouter les chansons des vyniles qui trournaient en 78 tours puis le progrès aidant en 45 et 33 tours. Ils étaient équipés au début d'une aiguille en acier qui usait vite les disques en cire ou en vinyle. Il fallait la changer souvent . On avait donc une boite qui en contenait quelques dizaines.
Puis est arrivé le saphir qu'on appelait pompeusement "diamant" qui équipait un bras plus léger ce qui augmentait la durée de vie des disques.



Au milieu des années 50 apparaissent les
"électrophones". Le premier que j'ai vu était celui de la Guilde Internationale du disque. Mon ami Louis m'en parlait beaucoup en cours de français en me montrant la documentation publicitaire. Madame L. nous en a beaucoup voulu au point qu'un jour , excédée elle a jeté nos cartables dehors et nous avec ! Je demande pardon à retardement à cette enseignante pour notre goujaterie.

C'était des tourne-disques munis d'un ampli et d'un haut parleur, ils présentaient l'avantage de pouvoir être transportés assez facilement mais restaient tributairesd'une prise de courant.
Enfin le transistor qui se développait rapidement allait remédier à cet inconvénient et ce sera le règne de l'électrophone Teppaz. Equipé de piles, il permettait d'écouter les disques n'importe où: à la campagne, à la plage, chez les copains.

                  

Et si j'apprécie à sa juste valeur le fait de pouvoir pédaler aujourd'hui ,en écoutant mes airs favoris, je n'ai plus retrouvé ce bonheur si intense lors de l'écoute d'une chanson de ce temps que les moins de ... cinquante ans ne peuvent pas connaitre, pas plus que je ne retrouve l'émotion ressentie , lors des premières émissions télé, de pouvoir admirer de près mes idoles du moment: Brel, Becaud, Brassens, Beart... . J'y reviendrai dans une autre souvenir .                                

 

 

 

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