![]() De tes vingt ans chantaient gaiement Mama te quiero Tout doucement ton coeur s'endort Et c'est l'instant des rêves d'or Mama te quiero Jeux et manèges font revenir Bals et cortèges vont refleurir Suivons la foule des gens heureux La joie s'écoule c'est merveilleux Mais à quoi bon tant de chansons Tant d'illusions puisque Maman Tu n'es plus là Seule je m'en vais, tu n'es plus là Mama te quiero O toi si belle écoute-moi Du haut du ciel veille sur moi Mama, o mama, Mama te quiero ![]() Dans le petit village qu'était notre impasse, tout le monde se connaissait plus ou moins . Cependant certaines personnes étaient plus remarquables que d'autres et ce, pour diverses raisons:question de voisinage, bien sûr, question d'amitié entre les enfants aussi et puis enfin question de personnalité. Celle dont je veux parler ce soir
, on la connaissait sous le surnom de Tata Carmen . Si ma mémoire
est bonne , ce surnom lui avait été attribué
par Maryse Guarnieri quand elle était petite. Et pour
moi c'est toujours ainsi que je la nommais sauf bien entendu
lorsque je m'adressais à ses deux filles , Lucie et Fernande.
Si ce personnage m' a tellement marqué ce n'est pas seulement
parce que c'était la maman de Lucie, mais c'est aussi
pour trois autres raisons. Je ne sais pas vraiment à quel
âge j'ai réalisé certaines d'entre elles
mais je sais qu'intuitivement je les ai ressenties. Mamie tu as eu 2 filles, Lucie et Fernande... les rendre heureuses était le but de toute ta vie, Veuve très jeune, tu as vécu toute ton existence avec acharnement et bonne volonté pour élever Lucie et Fernande. Tu as toujours travaillé, pour accompagner dignement tes 2 enfants, pour lesquelles tu t'es battue jusqu'à ce qu'elles aient, elles mêmes, une vie de famille. Ensuite, Mamie, tu as vieilli, Lucie et Fernande gardaient toujours à l'esprit, les montagnes d'abnégations de leur Maman. Elles ont essayé de t' apporter tout ce que tu avais donné durant ta vie, aussi pour Laurent ton petit fils, ta petite fille, et tes arrières petits enfants, dont tu étais si fière : Coralie, Estelle et Candice. Car sur ton visage... On lisait la tendresse quelquefois aussi, la tristesse, on lisait les courages, on lisait les défaites les jours de pluie, les jours de fêtes Dans le sillon de tes ridules le temps s'écoulait au ralenti au bruit des aiguilles d'une pendule qui ont fait tout le tour d'une vie Tu avais le coeur au bord des yeux parfois les yeux au bord des larmes quand tu n'avais plus que cette seule arme dans ton long combat silencieux Et quand tu ne trouvais plus tes mots nous nous plongions dans ton doux regard il nous racontait des histoires d'un passé si loin mais si beau Mamie tu avais une âme, Mamie tu avais un coeur qui s'est éteint hier mais quand nous te prenions la main comme elle était douce, cette chaleur Regardons donc un simple instant dans la beauté de ton visage ce que le temps prend et apprend ce qu'il faut pour devenir sage Nous étions riches de ton sourire quand tu nous le donnais sans raison nous en apprenions des leçons au livre de tes souvenirs Cela a été ton dernier rivage avant un long si long voyage C'est un privilège tendre et doux Pour Lucie et Fernande de t'avoir tenu la main jusqu'au bout . Même si la jeunesse s'était enfuie On lisait le temps qui va, le temps qui vient On lisait l'amour on lisait la vie . |