Ils ne sont plus les beaux jours de l'amitié Tous mes amis ont quitté les cotonniers Ils sont partis au pays du grand repos J'entends leurs douces voix chanter : Eh ho, vieux Joe Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux. J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe Pourquoi pleurer quand mon cur est toujours gai ? Pourquoi gémir ils ne peuvent revenir ? Depuis longtemps, ils sont tous partis là-haut J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux. J'entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe Où sont-ils donc les amis qu'on aimait tant Et ces enfants qu'on berçait si doucement ? Ils sont heureux, près d'eux je serai bientôt, J'entends leurs douces voix chanter : Eh ho, vieux Jo ![]() mis en musique et chanté par Léo Ferré. Que sont mes ami(e)s devenu(e)s ?-> ![]() Année de naissance du plus jeune 1940, année de naissance du plus vieux, 1934. C'est dans cette fourchette que se trouve les copains auxquels je veux rendre un petit hommage avec ces quelques lignes. Ensuite ce sera l'autre génération, celle de l'après guerre, du "baby boom", grands pères et grands mères aujourd'hui mais ayant vécu une autre enfance que celle de ceux qui sont nés avant ou pendant la guerre. Il y en avait donc de plus jeunes :la génération "d'après - guerre" . respectables sexagénaires aujourd'hui,; il y en avait de plus vieux , ceux de la génération des années 20, mais les uns comme les autres étaient hors de notre cercle de vie. Les uns parce que trop jeunes et les autres parce que trop vieux. C'est pourquoi je ne citerai ici que Paul, Gaby, Noêl, Michel, Aimé, Fernand,les frères Pastore pour ce qui est des garçons. Et Marcelle, Jeannette G , Jeannette Q, Christiane, Ginette et Lulu pour ce qui est des filles. A ce jour il ne reste chez les garçons que Gaby, les frères Pastore et moi bien sûr(On n'a encore jamais vu écrire de l'au-delà.). Les autres sont partis à des âges divers, souvent relativement jeunes, comme Michel décédé à 49 ans. . A tour de rôle ils ont "quitté les cotonniers pour le pays du grand repos". Les filles sont toutes là. Eh oui ....les femmes résistent mieux. Dieu les garde. Avec le recul du temps je suis frappé par le fait que bien que très différents les uns des autres sur tous les plans: culturel, intellectuel, social, nous formions une sorte de fratrie unie par le lieu où nous vivions et par une sympathie née d'un vécu commun : l'impasse. Le plus agé, Paul Mariotti était mon "grand frère"
à l'école de la rue Félix Pyat. Il assurait
ma protection si quelque plus grand me cherchait des noises.
Il m'apprenait à tirer aux billes. C'était un as
du jeu qu'on appelait "le carré. C'est lors de sa
communion solennelle ,où j'avais été invité,
que j'ai découvert ce qu'on appelait les "bombes
glacées". Ce n'était en fait que de la glace
vendue en boite de 1 litre. Mais cette opulence au sortir de
la guerre était comme la 8e merveille du monde. A comparer
avec un rayon de surgelés de Casino ou Picard, cela prêterait
à rire. Michel Aliaga, lui,était un peu notre chef de
bande. Spécialiste du vélo (il fera quelques courses
en amateur) Il aimait le sport en général. J'ai
le souvenir outre nos balades en vélo de parcours en courant
dans les rues du quartier, surtout les soirs d'été.
Nous ne redoutions ni le chaud,ni le froid. C'est beau la jeunesse!
Aimé, c'était le beau brun ténébreux
dont les filles raffolaient. Nous avions à quelques mois
près ,le même âge.Nous habitions dans le même
immeuble au N°18 de l'impasse. Qui me rattachent à
lui, j'ai entre autres deux souvenirs : Le premier c'est celui
de lui avoir trouvé son premier travail: apprenti patissier
à la rue de Rome. J'avais lu l'annonce dans la vitrine
en revenant de mon match de foot avec l'OM où je jouais
alors. Je vais aborder maintenant un sujet
plus délicat :celui des filles de l'impasse. Mamies pour
la plupart de nos jours. Entre 70 et 74 ans, elles restent pour
moi ces jolies demoiselles à la fleur de l'âge ,à
la beauté et à la fraîcheur éternelles.
Mais à l'instant d'écrire,
je m'aperçois que je ne pourrais parler d'elle qu'au moment
de leur pré-adolescence. C'est à dire aux environs
de 12 ans. Jusque là, les garçons et les filles
jouaient chacun de leur côté. On vivait dans deux
mondes séparés:pas de mixité dans les écoles,
pas beaucoup de liberté pour les filles, bref rien de
commun. Et puis me vient à l'esprit cette très belle chanson de Jacques brel:" Mon enfance " Ce fut l'adolescence Et le mur du silence Un matin se brisa Ce fut la première fleur Et la première fille La première gentille Et la première peur Je volais je le jure Je jure que je volais Mon cur ouvrait les bras Je n'étais plus barbare pour l'écouter -> ![]() |